Introduction
Le V-Venture est le petit nouveau de Graupner sur le segment des moto-planeurs de début avec moteur propulsif. Il rejoint le Rookie vendu par la même société. Il vise davantage le jeune débutant pressé de voler et ne voulant pas s'embarrasser avec la construction. Il est du coup disponible uniquement en version RTF, livrée avec un émetteur MX10 ou en version RFH qui signifie «ready for Hott» le système 2.4ghz commercialisé par Graupner. C'est cette deuxième version que je vous propose à l'essai aujourd'hui.
Présentation du kit
Le V-Venture arrive dans une large boite, bien calé dans son fond de boite en polystyrène.
Ce qui attire immédiatement l'attention, c'est ce stab en V déjà assemblé, non démontable et ne fournissant que la fonction profondeur. Ce choix de conception est de prime abord curieux et prend à contre pied les modèles de débuts traditionnels «dérive-profondeur». Nous verrons lors des essais en vol si ce choix est finalement judicieux ou non. Le fuselage est entouré par les ailes posées sur la tranche.
Une notice de 9 pages est fournie avec le kit. A mon goût, elle contient un peu trop de texte et pas assez de schéma simple et clair, donc elle demande un peu plus d'attention pour suivre et comprendre les quelques étapes du montage et réglages, un point à améliorer.
Le fuselage est complètement terminé, décoration posée, verrière peinte en noir, fermant à l'aide d'un aimant à l'avant. L'unique servos de profondeur (un DES 281BB MG) est situé au fond du fuselage. Devant se trouve le récepteur GR-12 Hott déjà câblé. Petit soucis du détail, un bout de gaine collé verticalement permet de bien positionné le brin d'antenne de manière idéale, on apprécie!
Le fuselage est rigidifié en son centre par un tube carbone. Le moteur Compact 260 7,4V est fixé à l'extérieur, garantissant un bon refroidissement. Le contrôleur ESC de 18 Amp est dissimulé derrière
la verrière à la base du pylône moteur. Il est facile à retirer si besoin.
Les ailes sont également prêtes à l'emploi: elles sont équipées de servos DES 261BB, servos numérique sur roulement de la classes des 11gr. Là aussi c'est un bon point. Le montage permet des débattement mécaniques conséquent ce qui permettra par programmation de l’émetteur de satisfaire tous les pilotes, du parfait débutant au pilote dégrossi désirant un planeur plus maniable.
La décoration est déjà posée sur l'ensemble du modèle. A la sortie de la boite, elle est du plus bel effet. Il s'agit de décalcomanie extrêmement fin, probablement posés à l'eau comme sur les maquettes de ma jeunesse (maintenant lointaine). L'avantage est que la décoration épouse parfaitement les formes même non développable du planeur. Elle est de plus bien visible et offre un bon contraste.
Le V-Venture est livré avec un accus Lipo 2S de 2500 mAh avec une prise JST. Il faudra d'ailleurs prévoir une prise d'équilibrage Graupner si vous n'en avez pas encore.
Montage ... vous avez dit montage?
Et bien non, rien à faire, puisque même le récepteur est branché. Il suffira donc de chargé l’accu de propulsion et de la placer dans le fuselage. Il se loge pile poil, bien calé à l'avant du fuselage, sans risque de se déplacer en vol.
J'ai trouvé le montage soigné, aidé par une conception simple et très rationnelle. J'ai juste rajouté un bout de blenderm à l'intrados pour empêcher les fils de servos d'ailerons de sortir de leur saignée. Petite parenthèse: Le blenderm de 3M se trouve en pharmacie et est l'adhésif idéal pour les modèle en mousse. Son accroche est meilleure et sa souplesse permet d'optimiser sa tenue.
Les ailes s’emboîtent fermement l'une dans l'autre grâce à une découpe façon puzzle. Le maintient est excellent. La clé d'aile est un tube carbone de 10 mm de diamètre extérieur.
Par contre la connexion des servos d'ailerons sur le récepteur est peu pratique à l'usage, car aucune rallonge n'est fournie obligeant à chaque fois d'enlever l’accu de propulsion puis de sortir le récepteur de son logement pour y brancher les servos. Ceci étant dit, le V-Venture est compact donc on peut se permettre de le laisser monté la plupart du temps.
Bien que le centrage soit indiqué dans la notice, et que le modèle soit centré correctement avec la batterie de propulsion fournie, j'aurai aimé une petite marque de moulage comme cela se fait généralement pour bien identifier le Centre de Gravité. Ce ne coûte rien et c'est très formateur pour un débutant de vérifier l'équilibrage avant le vol.
Le réglage de la radio est un jeu d'enfant. Vous pourrez prévoir un dual rate pour les ailerons. La notice recommande également le réglage de ce qu'ils appellent «speed brake» en relevant les ailerons vers le haut. Bon allons voir maintenant ce que cela donne en vol!
Essai en vol
C'est sans inquiétude aucune que je suis allé effectuer le premier vol dans un champ non loin de chez moi. Petit contrôle du centrage et des commandes et c'est parti!
Mise en route du moteur, le V-Venture part tout droit sous une pente douce. Le moteur n'est pas un foudre de guerre mais suffit a monter gentiment le modèle. Par contre il est clair que la motorisation a été calculée au plus juste, et l'on ne pourra pas rajouter de charge supplémentaire comme par exemple une petite caméra.
J'ai été tout de suite surpris par la docilité et la stabilité des trajectoires. Le double, voir triple dièdre, en est la raison. Les ailerons sont doux, sans être pour autant mous. Contrairement à un 2 axes dérive-profondeur où l'on doit maintenir l'ordre à la dérive, ici on incline aux ailerons puis on relâche et on soutient légèrement à la profondeur. J'avoue avoir été un peu dérouté au début par l'absence de dérive, mais on fini par s'y faire. Le V-Venture fait preuve d'une certaine auto-stabilité sur l'axe du roulis: S'il est légèrement incliné et qu'on laisse les manches au neutre, il revient doucement à plat. C'est une caractéristique intéressante pour un débutant. De même, le décrochage est tardif et tout gentil, une autre qualité d'un planeur de début.
Malgré un profil annoncé sur le papier comme étant un HQ 3/12, on ne peux pas dire que le V-Venture soit un moto-planeur fin, cela étant due à sa faible charge alaire, qui est à la fois un atout et un handicap. Certes, il marque bien les changements de portance, mais malheureusement ne permet pas de s’échapper facilement d'une zone de déportance. Moteur arrêté, l'hélice ne traîne pas trop et on se laisse prendre au jeu à enrouler les petites bulles de passage.
Le V-Venture ne rechigne pas à remuer un peu. Il passe la voltige de base, en s'aidant du moteur pour compenser la faible charge alaire et donc le manque d'amplitude des figures verticales. Le tonneau est plutôt bien axé, le vol dos avec moteur peut durer longtemps, preuve d'un calage aile/stab/moteur bien calculé
Gros point noir à l'usage, la déco s’abîme vite partant par petit bout sur les éléments exposés et sollicité. Je vous conseille de prévoir un marqueur permanent noir et rouge pour faire des retouches afin de garder la décoration dans un état correcte.
L'atterrissage même sans les aérofreins ne pose aucun problème. Le V-Venture se ralenti sans aucun problème permettant d'envisager des posés très court si nécessaire.
Coté autonomie, excellent surprise car en fonction de l'usage moteur, on oscille entre 20 et 30 minutes, voir beaucoup plus si les conditions s'y prêtent. Ceci n'est pas surprenant à la vue du choix de la motorisation en 2S et de la tension nominale du moteur à 7.4v.
Conclusion
Bien que surprenant dans ses choix de conception, le V-Venture remplit parfaitement son contrat. Il constitue un bon modèle de début, avec peu d'inertie, donc plutôt résistant aux chocs. Équipé d'éléments radio/moteur de qualité, son montage est soigné, sa docilité et stabilité en vol en sont ses atouts. Et puis son autonomie moteur est excellente. On regrettera juste que la jolie décoration soit si fragile à l'usage.
J'ai aimé:
- Conception rationnelle et montage soigné
- Très stable et docile
- Excellente autonomie moteur
J'ai moins aimé:
- Décalcomanies très fragiles
- Stabilisateur en V non démontables
- Pas de marquage du CG à l'intrados de l'aile
Caractéristiques techniques
- Envergure 1350 mm
- Longueur 860 mm
- Poids du modèle testé 535 g
- Surface totale 26,7 dm²
- Surface du stabilisateur 5,0 dm²
- Surface des ailes 21,7 dm²
- Cordes 19/18/12 cm
- Profil de la profondeur NACA 009
- Profil de l'aile HQ 3,0/12
- Charge alaire 20 g/dm²